L'Héritière du Temps de Ludovic Rosmorduc
Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu de roman traitant de l'Inquisition, je suis une adoratrice incontestable de romans traitants du sujet (peut-être cela vient-il du fait que j'adore les sorcières ?). J'ai décidé de me replonger dans les sournoiseries de Grands Inquisiteurs pour peaufiner ma méthode (je rigole bien sur) en m'attaquant à L'Héritière du Temps de Ludovic Rosmorduc paru aux éditions Baam!.
Quatrième de couverture : Une grossesse qui tourne mal conjuguée à l'arrivée tonitruante d'une émissaire du Diable à Sétiladom : il n'en faut pas plus pour convaincre la Sainte Inquisition d'intervenir. Et si le Grand Inquisiteur est convaincu du bien-fondé de sa cause, il est également mû par d'autres motivations plus sombres. Héritiers de l'histoire de la Cité Noire, mais surtout de la sagesse d'Ambroise de Liemmos, l'alchimiste Yorel, le guerrier Dungal et leur protégée de toujours, Sixéla, vont tout mettre en oeuvre pour découvrir ce qui se cache derrière ces manifestations démoniaques.
Le seigneur de Sétiladom : Ludovic Rosmorduc 37 ans, est un pur Tourangeau. Ce statisticien féru de vielles pierres occupe son temps libre entre flâneries dans les cités médiévales et écriture. Sa passion d’enfant pour le merveilleux, mélanges de contes celtes et de récits moyenâgeux, ne l’ayant pas quitté, c’est tout naturellement qu’il se lance dans la rédaction de romans « médiéval fantastique » pour la jeunesse.
La mission : C'est en prenant le parti de créer un monde bien à lui que déjà, au bout de 20 pages, il a conquit mon coeur de lectrice. Grande fan d'Andrea.H Japp je connais le monde de l'inquisition pour avoir lu toute ses sagas traitant du sujet. Avec lui, pas de risque de redondance historique, car il crée Sétiladom (qui apparaît déjà dans son premier livre Le Tertre des âmes) et tout de suite on y croit et on veut en savoir plus. De cette ville moyen-âgeuse on en retient la chaleur des nuits d'étés, les batîments aux pierres brûlantes et l'image d'une église surplombant la ville comme un Roi qui dit "Je vous surveille" et c'est bien ce qui se passe dans cette Cité Ocre. Dungal un roux (oui *tape des mains*) robuste que l'on qualifie trop tôt d'un peu bête va rencontrer la belle Mélisende, qu'il nommeront la colporteuse, car elle vient apprendre que le Malin arrive dans les Territoires du Nord après avoir ravagé les Territoires du Sud. Sitôt amené au Père Bélarius, elle est accusée de sorcellerie et c'est là spirale prenante et infernale nous happe complètement.
J'ai aussi aimé : Les allusions historiques se mêlant au récit fantastique, de l'Inquisition, cela ne m'était pas étranger mais je tiens à prévenir les futurs lecteurs que la façon dont sont décrits les procédés sont vraisemblables et que oui, parfois tout va aussi vite. J'ai aussi adoré la beauté sans conteste de Mélisende !
En parlant de personnages : Dungal, Mélisende, Yorel, Sixéla (où donc a-t-il trouvé ces prénoms ?) et Ambroise, sont les personnages centraux de l'histoire même si on en vient à un trio Dungal, Sixéla et Yorel. Tous autant attachants et avec peu de mots, Ludovic, réussit à en faire de vrais personnages, avec un passé, un vrai caractère, une vraie personnalité. Même si Yorel est un peu le prof dans les Schtroumpf, Dungal est tout autant le Viking roux plein d'humour et beaucoup moins bêtes d'Astérix chez les Vikings, Sixéla est un peu une Xéna la guerrière mélangée à une Tomb Raider savante, bref j'adhère, j'adore. Mélisende est la Esmeralda de Ludovic, avec ses cheveux noirs et sa peau au teint halée ; on rêve de l'avoir à côté de soi.
C'est un livre du début à la fin bien écrit, d'une belle plume. Ses descriptions à la fois courtes et précises vous donnent tous les élèments dont vous avez besoin pour laisser votre imagination faire le reste. Il a une prose simple mais travaillée qui fait qu'une fois que vous fermez le livre pour aller travailler ou que-sais-je, il vous reste toujours en tête quelques phrases du livres qui vous travaillent et vous appellent à continuer votre lecture.Ce livre est vraiment destiné à tous public à partir de 13 voire 14 ans, car la douceur des mots et la simplicité stylistique vous donne vraiment une aisance de lecture, une lecture tranquille au coin d'une feu avec une bonne tasse de cacao ou de thé. Je ne saurais que vous recommandez de vite courir le commander, Ludovic est le Andrea.H Japp de la jeunesse ! Si ça c'est pas un compliment de ma part !